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mardi 7 mai 2013 à 16h30

Atelier débat d'Espaces-Marx TMP

Lecture-débat d'Espaces-Marx Toulouse (gratuit)

atelier animé par Christian Decrouez autour du livre du philosophe Yvon Quiniou "Retour à Marx. Pour une société post-capitaliste"

Selon Y. Quiniou, l'idée communiste n'a pu se réaliser en URSS, puisque ce qui s'y est incarnée est une révolution plébéienne ou populaire mais pas une révolution communiste. Quiniou se positionne donc hors des querelles historiques qui ont opposé des courants fratricides du marxisme : en présupposant que la révolution de 1917 était communiste, ces courants expliquaient sa dégénérescence en raison soit du complexe de forteresse assiégée généré par l'encerclement et les agressions capitalistes, soit de la trahison par la bureaucratie soviétique de l'esprit émancipateur du marxisme, soit des deux.
Même si ces arguments contiennent une part évidente de vérité, ils ne rendent pas compte de l'essentiel selon Quiniou : la révolution de 1917 ne pouvait pas être communiste car les conditions économiques, sociales et politiques qui prévalaient en Russie et en Europe n'étaient pas réunies, puisque pour Marx, réaliser le communisme suppose :
D'une part, un développement des forces productives suffisant, sinon "c'est la pénurie qui deviendrait générale, et, avec le besoin, c'est aussi la lutte pour le nécessaire qui recommencerait et l'on retomberait fatalement dans la vieille gadoue",
D'autre part, un antagonisme social entre le Capital et le prolétariat porté à un tel niveau de polarisation de classe qu'il conduise à la formation d'un prolétariat qui ne se réduise pas aux seuls ouvriers mais englobe l'ensemble des salariés manuels et intellectuels producteurs de survaleur,
Enfin, une implication démocratique de l'immense majorité du peuple pour que son hégémonie ne dégénère pas en la dictature d'un parti.
Ces trois conditions n'étant pas réunies, l'histoire n'a donc pas pu invalider le communisme, contrairement à l'imposture sémantique développée par F. Furet lors du siècle dernier.
Face à l'échec tragique de l'expérience soviétique et face à l'impasse actuelle de la social-démocratie néolibérale, "c'est donc aux seules forces qui se réclament encore d'une identité communiste forte de prendre désormais en charge le programme d'une société post-capitaliste et d'en susciter le désir autant que l'exigence auprès du plus grand nombre".
Voilà de quoi discuter, non ?

Lien : https://toulouse.demosphere.net/rv/5811
Source : message reçu le 5 mai 15h